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Vers 10 heures, une patrouille DAT (Défense Aérienne du Territoire) de Curtiss H75 composée du S/Lt Marian Wesołowski et des Sgt Jan Kremski et Waclaw Giermer, décolle de Bourges sur alerte à la rencontre d’un groupe de bombardiers Heinkel He111. Les bimoteurs allemands qui volent en formation compacte sont interceptés et engagés rapidement mais malheureusement pour les Polonais, dès les premières secondes du combat, le S/Lt Wesolowski est dans l’obligation de rompre car son moteur a été touché par des tirs adverses. Il arrive tout de même à rejoindre l’aéroport de Bourges et s’y pose en catastrophe.
Pendant ce temps les Sgt Kremski et Giermer combattent avec l’énergie du désespoir jusqu’à épuisement de leurs munitions et de leur carburant, ce qui les oblige à se poser en rase campagne. Les pleins faits, ils rejoignent Bourges où l'on s’aperçoit alors que l’appareil du Sgt Giermer porte de nombreuses traces d’impacts.
Les trois aviateurs Polonais revendiquent un bombardier abattu en collaboration, ainsi que deux autres endommagés. Seul le premier le sera, et seul le Sgt. Kremski obtiendra une citation pour cette victoire alors que d’autres unités réclament elles aussi la victoire sur un bombardier allemand abattu à La-Guerche-sur-l’Aubois.
"A 9h50, douze à quatorze bombardiers ennemis, venant de la direction de l’Est, volant à altitude moyenne, ont lancé trois bombes sur le terrain d’aviation de Fourchambault ; deux blessés civils légers à la suite de ces explosions. A 10h20, un de ces bombardiers a été abattu entre Sancoins et La Guerche. Les cinq occupants, dont trois blessés, sont capturés."
Le Heinkel He 111 posé ce 24 mai près de la ferme de Gramus, que l'on distingue en arrière plan. Sous le cockpit, près de l'homme aux bras dans le dos, l'insigne du Kampfgeschwader 51 est visible.
(Photo famille Blouet via Philippe Couderchon)
En effet, cette confrontation avec l’ennemi s’est faite en collaboration avec des Morane MS406 de la patrouille DAT d’Avord. Cette dernière intercepte également les bombardiers mais durant l’engagement l’Adjudant-Chef Paul Estan est touché par des tirs de mitrailleuse et, brûlé au visage et aux mains, il doit sauter en parachute près d’Issoudun.
"Un avion français Morane 406 a été contraint d’atterrir à Segry (Indre). Le feu s’étant déclaré dans le moteur, le pilote, l’adjudant-chef Estan Paul est descendu en parachute. Il a été légèrement blessé au nez. L’avion a été complètement détruit."
L’appareil allemand abattu près de La-Guerche-sur-l’Aubois appartient à la 8./KG 51 (stationnée sur l'aérodrome de Landsberg), unité qui revendique entre autres la perte de deux avions ce jour-là :
Le Heinkel He111 H-2 (9K+NS) de la 8./KG 51 se pose sur le ventre à l'ouest de Nevers entre La-Guerche-sur-l'Aubois et Sancoins à 10h20. L'Uffz Thiedemann, le Gefr Puchstein, l’Obgefr Meckelburg, l’Uffz Körnig et le Gefr Demoliner sont capturés, ces trois derniers blessés lors des combats. Ce bombardier est revendiqué conjointement par trois pilotes de la patrouille de défense de Bourges, les Sgt Kremski, S/Lt Wesolowski et Sgt Giermer.
Le Heinkel He111 H-2 (9K+BS) de la 8./KG 51est abattu par le Cpt. Papin, le Cpt. Hugo, le S/Lt Pomier-Layrargues et le S/Lt Krol du GC II/7 alors qu'il va attaquer l’aérodrome de Châteauroux. L'appareil poursuit son vol malgré l'attaque des chasseurs mais durant trajet retour l’équipage allemand se voit dans l'obligation de se débarrasser de son chargement de bombes après que l’un des moteurs les ait lâchés. Les hommes abandonnent l’appareil à 10h50 alors qu’ils se trouvent au-dessus de Châtenois, à l’ouest de Sélestat en Alsace.
Le Fw Haisch, le Fw Fittkau, l’Uffz Meyer, l’Uffz Goebel et le Gefr Dreyer sautent en parachute au-dessus de la forêt du Hahnenberg et son capturés sains et saufs. L’observateur, Hugo Haisch qui a ouvert son parachute tardivement a atterri dans cette épaisse forêt échappe à une capture immédiate. Il tente de rejoindre la frontière Suisse mais est capturé le 30 mai près de Remiremont dans les Vosges, à 65km de son lieu d'atterrissage.
Ses camarades sont moins chanceux car après avoir été capturés ils sont maltraités par les militaires stationnés à cet endroit et les villageois du village de Kintzheim. Cette malheureuse affaire donnera ensuite lieu à un procès et à de sévères représailles après l'arrivée des forces d'occupation allemandes.
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