Soldat allemands inhumés dans le carré militaire du cimetière St. Lazare (Bourges)

Avord 28 avril 1944 - Glendon V. DAVIS (357th Fighter Group)

P-51B-7-NA "Mustang" - serial number 43-6867 (C5 - O) "Pregnant Polecat" - 364th Fighter Squadron, 357th Fighter Group
 
Le Capt. Davis entouré des hommes qui prennent soin de son appareil à chaque retour de mission.
 
Au retour du bombardement d’AVORD, le Captain Glendon Valley DAVIS qui commande Greenhouse Blue flight du 364th Fighter Squadron assurant l’escorte des bombardiers B-17s, aperçoit de dix à quinze "gros" appareils ennemi sur l’aérodrome de BOURGES. Il décide d’aller voir d’un peu plus près mais par prudence décide de ne pas attaquer.

Alors que son flight s’en retourne rejoindre les bombardiers le moteur de son P-51 Mustang commence à lâcher une fumée blanche. Le Lt. Thomas L. HARRIS qui occupe la position Blue 2 du flight appelle son leader et lui demande ce qui ne va pas. Davis lui répond qu’il n’en a aucune idée mais qu’il ne lui semble pas que le problème vienne de l’huile ou du liquide de refroidissement car tout est normal.

Mais le moteur a maintenant des ratées qui s’accompagnent de flammes sortant par les échappements et très vite il s’embrase complètement "…en trois-quatre minutes" raconte Glen.

Davis n’a d’autre choix que d’évacuer son appareil qui va aller s’écraser au sol. Pendant qu’il rassemble son parachute, il fait signe à ses coéquipiers pour leur signaler que tout va bien puis il se dirige vers une ferme à proximité du lieu où il a touché le sol.

Après s’être parachuté près de CERMELLES, Indre, Glendon V. DAVIS est aidé par René MILLET un fermier à proximité du lieu où il a touché terre. Echange de vêtements puis M. MILLET montre à l’américain quel chemin prendre pour éviter les allemands qui ne vont pas tarder à arriver. 
 
DAVIS marche vers le nord quelques kilomètres (il y a là une petite forêt) et entre dans une ferme – PIED DE BIC – exploitée par Etienne LEMOINE (un ancien combattant de 14-18) qui est d’accord de l’héberger. A noter que DAVIS s’est mal réceptionné lors de son saut et qu’il souffre du coccyx ; il mettra d’ailleurs un moment avant de pouvoir s’assoir sans ressentir de gêne. 
 
M. LEMOINE fait venir le lendemain à la ferme – 29 avril 1944 - Henri WALTZ qui sert d’interprète pour discuter avec l’américain et prendre des renseignements.
 
 Le 30 avril 1944, Roger PETIT, arrive à la ferme avec deux bicyclettes et il emmène DAVIS chez sa mère Maria PETIT qui habite NOHANT-EN-GRAÇAY, Cher. Cette dernière fait apparemment partie de la Résistance.DAVIS rencontre aussi le boulanger du village, Marcel THUE. 
 
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, Marcel THUE et Roger PETIT emmènent DAVIS en voiture (voiture du boulanger certainement) chez Maria VALLET, une veuve de guerre qui habite GRAÇAY. Là, il va rencontrer un capitaine anglais SAM (pseudonyme de René Amédée MAINGARD alias Samuel ou Sam – agent S.O.E. - appartient aux circuits STATIONER puis SHIPWRIGHT.) qui lui dit qu’il va arranger son retour en Angleterre. Le 7 mai (un dimanche) SAM emmène DAVIS à bicyclette vers une maison située à 8 kms au nord de GRAÇAY (certainement la ferme DOULÇAY exploitée par la famille TROCHET à MARAY, Loir-et-Cher qui abrite Pearl Witherington alias Pauline – agent S.O.E. – qui appartient au circuit WRESTLER.).

Il va y passer la nuit et le lendemain matin, PIERRE (un membre du S.O.E. - Lieutenant OLIVE, de son vrai nom Alexander SCHWATSCHKO - connu aussi sous le pseudo d’Alex SHAW - Appartient aux circuits STATIONER puis SHIPWRIGHT.) l’emmène dans un village à 80 kms au sud (SAINT-GAULTIER, ferme de MONTCOUSINAT exploitée par la famille GIRAULT où PIERRE séjourne de temps à autres) pour y attendre son opération Pick-Up (un avion qui le ramènera en Angleterre). Il est transféré une nuit (celle du 10-11 mai 1944) vers une ferme plus proche du terrain prévu pour la mission Pick-Up (terrain du FAY, près d’Issoudun), c’est la ferme d’Henri VILLARMET.
 
M. et Mme Villarmet, qui abritent de long mois le Capt. Davis dans leur ferme de Pellegrue.
 
Donc, le 11 mai 1944 DAVIS est chez Henri VILLARMET qui exploite la ferme de PELLEGRUE sur la commune d’AMBRAULT, Indre. (Le trajet se fait via CHATEAUROUX où PIERRE arrête la voiture en ville pour aller faire du "shopping" pour une amie. L’américain attend durant ce temps dans la voiture. Il n’est pas rassuré avec tous les soldats allemands qu’il voit arpenter les trottoirs.)

A la ferme de PELLEGRUE, il est hébergé avec des réfugiés – la famille Léon HIRSCH - qui parle anglais (la femme). Cette famille est activement recherchée par la Gestapo ; ses deux fils, Pierre et Jacques font partie du S.O.E. (et travaillent notamment avec SAM).

Durant son séjour à la ferme, l’américain profite de ses journées pour se promener autour de la ferme, toujours à proximité d’endroits où il pourrait se cacher au cas où un étranger viendrait à arriver. La sœur d’Henri VILLARMET, Marcelle ROGER, aide son frère en notamment lavant le linge de l’américain. Lorsque PIERRE est tué (7 juin 1944), il n’y a plus de contacts avec la Résistance.

Un jour, alors que contrairement à son habitude DAVIS a décidé de pousser plus loin et de se promener le long de la rivière, il rencontre un étranger (DAVIS le salue en lui disant « Bonjour Monsieur » mais ce dernier ne lui répond pas) et de retour à la ferme il raconte cet incident. Tout le monde est assez inquiet après l’avoir écouté - avec raison - car le fermier va recevoir une lettre de dénonciation le 3 août 1944 et il sera lui-même obligé de se cacher pour échapper à une mort certaine.

DAVIS quitte PELLEGRUE le 3 août 1944 pour retourner à NOHANT-EN-GRAÇAY car il connait là des personnes susceptibles de l’aider à nouveau. Lors de son trajet du premier jour, alors qu’il marche sur une route de campagne, il aperçoit une troupe allemande à cheval qui vient vers lui. DAVIS prend peur et saute dans un fossé puis poursuit à travers champ sans être inquiété par les allemands.

A la nuit tombante, il entre dans une ferme et demande l’hébergement au fermier. Ce dernier est d’accord et le réveille de bonne heure (4h00) le lendemain matin en lui donnant du pain et une bouteille de vin. DAVIS mange le pain et boit le vin et autour des 10h00 du matin le 4 août 1944 il est fin saoul à marcher sur la route, heureusement cette évènement n’a pas de conséquences fâcheuses pour lui.

DAVIS parvient vers 13h30 à NOHANT-EN-GRAÇAY chez Maria PETIT où il retrouve également Henri WALTZ et Marcel THUE, toutes les personnes rencontrées avant son départ pour PELLEGRUE. Il va rester chez Maria PETIT durant trois semaines. Là, par la fenêtre de sa chambre, il regarde passer les troupes allemandes qui retraitent et traversent le village.

Finalement il semble à tous que les allemands aient quitté la région et un dimanche matin la famille décide qu’ils peuvent, avec l’américain, se rendre en ville. Ils traversent le village, vont au café où toute la population est joyeuse et heureuse, car la guerre se termine.

Le lendemain une voiture FFI stoppe devant la maison des PETIT. Un homme en descend, discute un moment avec Maria sur la pas de la porte. Elle va ensuite chercher DAVIS, qui a observé la scène depuis une fenêtre, et cet homme lui dit que ce qu’ils ont fait la veille est dangereux pour tout le village car la région n’est pas encore totalement libérée.

Les FFI emmènent DAVIS dans leur QG situé à environ 45kms de là, dans un château près de VALENÇAY. Il va y rester deux semaines. Il est convoyé ensuite par un lieutenant (un Capitaine ?) F.F.I. vers PARIS où DAVIS se présente aux autorités américaines. Dans l’attente d’un vol retour vers l’Angleterre, on lui a désigné un hôtel et un endroit où manger.

DAVIS est de retour en Angleterre le 5 septembre 1944. (Vol à bord d’un C-47 Skytrain du Air Transport Command). Le C-47 appartient vraisemblablement à l’un des Squadrons du 27th Air Transport Group qui utilise alors ORLY, seul terrain en activité juste quelques jours après la libération de PARIS.

Le "Pregnant Polecat", quelques jours avant qu'il ne soit détruit lors de la mission du 28 avril. Noter les marques de victoires sous le cockpit ainsi  que celles des missions sur le capot moteur.