Soldat allemands inhumés dans le carré militaire du cimetière St. Lazare (Bourges)

Annoix 17 Novembre 1943

La IV. Kampfgeschwader 4 "General Wever" ou IV./K.G. 4 "General Wever" (Quatrième groupe de l’escadre de bombardement 4) arrive à Avord avec ses bimoteurs Heinkel He-111 début janvier 1942.
 
C’est une unité de la Luftwaffe dédiée à l'entrainement opérationnel des équipages qui iront ensuite rejoindre l'un des groupes du Kampfgeschwader postés au front. 
 
Ce groupe va rester stationné à Avord jusqu'en janvier 1944, date à laquelle il part pour la ville de Pilsen (aujourd’hui en République Tchèque) dans le Protectorat de Bohême-Moravie.
 
Groupe d'aviateurs de la IV./K.G. 4 posant près de leur Heinkel 111 à Avord mi-1943
 
La formation de ses équipages est émaillée d'accidents plus ou moins tragiques, en témoigne le rapport de la brigade de Gendarmerie Levet sur la chute d’un avion allemand à Annoix (Cher) :
 
"Hier, 17 novembre 1943, à 15h45 la brigade a été avisée qu’un avion allemand était tombé en flammes près du bourg d’Annoix (Cher). Immédiatement les autorités allemandes de Châteauroux en ont été informées.
 
A notre arrivée sur les lieux, un soldat allemand du poste d’écoute de Dun-sur-Auron (Cher) prévenu par un sous-officier du 1er Régiment de France, témoin de l’accident, gardait l’appareil. Il avait avisé la base d’Avord.
 
L’accident s’est produit à 15h20 dans un champ situé à 200m d’Annoix (Cher), à l’Est du bourg, en bordure de la R.N. 153 (Bourges-Moulins). D’après le témoin de l’accident, l’avion venait de Bourges à faible altitude (200 mètres environ). Le vol était anormal et l’appareil semblait vouloir atterrir. Le bruit de ses moteurs était irrégulier. Rien n’a été vu se détacher de l’aéronef qui s ‘est abattu, en vrille, à une vitesse vertigineuse. Aussitôt après avoir pris contact avec le sol, il s’est enflammé et a provoqué trois fortes explosions.
 
De l’appareil il ne reste plus que le fuselage et le gouvernail portant comme inscriptions : DJl 3102. L’avant du bimoteur « un bombardier* » est complètement carbonisé et ne forme plus qu’un amas de ferrailles.
 
Des sept occupants, les cinq placés à l’avant ont péris entièrement carbonisés, n’ayant pu être retirés du brasier, les flammes s’élevant à au moins 30 mètres. Les deux autres placés à la tourelle de tir ont été retirés morts, à demi carbonisés et l’un était décapité et avait une jambe sectionnée. Ces deux cadavres ont été transportés dans un local de la mairie par les soins du maire et les pièces d’identité les concernant ont été remises à un sous-lieutenant allemand de Bourges arrivé sur les lieux à 18h30.
 
A 19h30, trois officiers d’Avord sont arrivés et ont déclarés que l’appareil était de leur base et ont sollicité le concours de la Gendarmerie pour en assurer la garde jusqu’à l’arrivée des leurs. Un canon de mitrailleuse et divers chargeurs de munitions ont été rassemblés et placés en dehors de l’incendie (petite quantité).
 
L’aéronef s’est abattu sur deux champs cultivés limitrophes : l’un de blé et l’autre de colza. Le propriétaire du champ de colza a estimé le préjudice causé à la somme de 300 francs (1000m2 de superficie ravagée). Le propriétaire du champ de blé l’a estimé à 400 francs (5000m2). Les deux propriétaires font toutes réserves sur l’estimation des dégâts qui pourraient être occasionnés par les moyens de transport destinés à l’enlèvement des débris de l’appareil.
 
A 21h45, les troupes d’occupation de Bourges ont pris possession des victimes et la garde de l'appareil."
 
*Heinkel He111 P-4 Werk-Nr. 3102 IV./KG4 (4ème Groupe de l’Escadre de Bombardement 4, 11ème escadrille), basé à Avord.