Soldat allemands inhumés dans le carré militaire du cimetière St. Lazare (Bourges)

Parachutistes - 5. Fallschirmjäger-Division - Bourges Avord 1944

La 5. Fallschirmjäger-Division - une toute nouvelle division parachutiste créée à Reims en mars - arrive dans la région de Bourges et va utiliser un temps la base d’Avord pour son entraînement.
 
Cette Division est constituée des Fallschirmjäger-Regiment 13, 14 et 15 dont le noyau est composé de vétérans ayant combattus en Italie, notamment dans les batailles du Mont Cassin (Monte Cassino). Ces soldats sont issus des troisièmes Bataillons des Fallschirmjäger-Regiment 3 et 4 appartenant à la 1. Fallschirmjäger-Division auxquels viennent s’ajouter des volontaires du personnel au sol de la Luftwaffe (Armée de l’air).
 
En tant que Division parachutiste elle intègre également le Fallschirm-Artillerie-Regiment 5 (Artillerie), le Fallschirm-Pionier-Bataillon 5 (Génie), le Fallschirm-Panzerjäger-Abteilung 5 (Anti-char), le Fallschirm-Narichten-Abteilung 5 (Transmission), ainsi que les habituelles unités d’approvisionnement, de matériel et d’entretien.
 
Le commandement de la Division est assuré par le Generalleutnant Gustav Wilke qui a installé son poste de commandement en limite du département du Cher, à La Charité-sur-Loire (Nièvre).
 
Si l’on s’en réfère à l’organisation de la 5. Fallschirmjäger-Division au printemps-été 1944, c’est un effectif de 13.000 hommes qui est dispersé dans toute la région. Afin que la cohabitation entre armée et population civile se fasse dans les meilleures conditions le Generalleutnant Wilke - très tôt - demande personnellement à ses chefs d’unités « d’éliminer les malentendus et-ou désaccords » par une « entrevue avec les maires des communes concernées ». Ce ne sont pas des paroles en l’air car début juin deux Oberjäger (Sergents) seront condamné à mort par le tribunal militaire de la Division pour acte de pillage.
 
L’installation et la coordination entre les différentes composantes de la 5. Fallschirmjäger-Division est réalisée dans des conditions difficiles. Théoriquement l’effectif est de 17.455 hommes mais un rapport du 22 mai 1944 donne le chiffre de 12.836 postes pourvus. Beaucoup d'unités manquent sérieusement d'équipements et la plupart des hommes sont mal entraînés et sous-équipés.
 
Le Pionier-Bataillon qui devrait être doté de 738 fusils n’en dispose que de 38, le Fallschirm-Panzerjäger-Abteilung 5 n’est équipé que de trois des 36 Pak 7,5 cm ou Pak 40 qu’il devrait mettre en oeuvre et le Fallschirmjäger-Regiment 14 n’a que 1.162 fusils sur les 2.961 armes de sa dotation théorique. Seul le bataillon d'Artillerie anti-aérienne (Flak) a bien reçu ses douze canons de 8,8 cm. Dernier point et non des moindre, les véhicules lui sont attribués en quantités insuffisantes.
 
Malgré tous ces problèmes la formation et l’entraînement des hommes suivent leurs cours mais ces manques engendrent des conditions d'entraînement difficiles ayant comme effet immédiat une faible valeur de combat de la Division.

 
Des parachutistes à l'entrainement observent leurs camarades en attendant leur tour.
 
Le verdict de l’Oberstleutnant von der Heydte (Kommandeur du Fallschirmjäger-Regiment 6) est sans appel : "La 5. Fallschirmjäger-Division est de faible valeur combative. Moins de dix pour cent des hommes ont été entraînés au saut et au mieux vingt pour cent des officiers ont une formation de fantassin et une expérience du combat. Armements et équipements sont incomplets; uniquement cinquante pour cent de sa dotation prévue en mitrailleuses. Un régiment sans casques, sans armes lourdes anti-char et non motorisé."
 
Les officiers, sous-officiers ainsi que les hommes de troupe font pourtant de leur mieux et bientôt les premiers résultats sont visibles. Pour les souvent très jeunes soldats qui composent les trois régiments parachutistes, l’obtention du brevet de saut n’est obtenue qu’après une mise en condition physique adaptée et une série de six sauts effectués à une altitude de plus en plus basse.
 
Courant mai et bien que son installation ne soit pas encore complètement achevée, la Division est transférée en Bretagne (1) dans le secteur Rennes – Lamballe – Saint-Malo, principalement à pied car le manque de véhicules se fait toujours durement sentir.
 
En parallèle à la protection contre des parachutages ou débarquements alliés, l’entraînement va se poursuivre au camp de Coëtquidan (situé à 45 km à l'ouest de Rennes).
 
Début juin, les éléments de la Division seront engagés dans les combats de Normandie et le commentaire de l’Oberstleutnant von der Heydte se vérifiera car la 5. Fallschirmjäger-Division y subira de très lourdes pertes.
 
(1)Le Commandement allemand redoute alors une attaque sur la Bretagne.