Soldat allemands inhumés dans le carré militaire du cimetière St. Lazare (Bourges)

Juin 1944, missions, attaques diverses

Quelques missions et incidents divers trouvés dans un document des BA-MA Freiburg, et concernant le mois de juin 1944.

4.6.1944

14h15-14h16, 4 Mustang depuis 4000 mètres d'altitude avec 8 bombes explosives sur usine de munitions dans la région de Vierzon. Usine touchée, par ailleurs attaque à l’arme de bord voie ferrée Vierzon-Bourges et Vierzon-Châteauroux, uniquement praticable sur une voie. A la verrerie, 1 four de fusion détruit, 1 maison endommagée. 2 Français blessés.

14h27, 10 Mustang, attaque à l'arme de bord contre 1 FW56 au-dessus de l’aérodrome de Bourges. FW56 abattu.

20h05-20h20, attaque d’environ 70 appareils quadrimoteurs avec bombes explosives sur l’aérodrome de Bourges. Terrain temporairement fermé. D'après les informations reçues jusqu’ici, peu de dégâts aux installations de la base. Aucunes pertes humaines.

20h10-20h25, attaque par 80 appareils quadrimoteurs de l’aérodrome d’Avord. Les installations de la base fonctionnent.

                    Aérodrome de Bourges, l'usine S.N.C.A.C. est cachée par les fumées.

25.6.1944

08h25-08h35, bombardement par environ 80 Fortress, 10 Lightning depuis 4600 mètres sur aérodrome d'Avord. Attaque en altitude en 4 vagues. Nombreux impacts sur le tarmac 100-150 impacts sur la piste. Terrain temporairement fermé. Balisage détruit. Balisage d'obstacle et de bordure partiellement hors service. 2 abris détruits, dégâts mineurs aux bâtiments. 3 Focke-Wulf 190 (I./SKG 10) endommagés à 20%, 50% et 70%.

08h35-08h45, bombardement par 50-60 Fortress, 30 Lightning de l’aérodrome de Bourges. Attaque en altitude en 4 vagues. Terrain temporairement fermé. 1 avion endommagé.

28.6.1944

8h32, attaque en piqué par 28 Thunderbolt sur pont de chemin de fer enjambant le Cher à Vierzon depuis 4500-100 mètres, largage de 12 bombes explosives de 205 kilos et attaque à l'arme de bord. Le pont n'a pas été touché. Sur la gare de triage, 6 wagons transportant du bois et de la paille incendiés. 1 locomotive endommagée, 1 voie coupée.

8h35, attaque à basse altitude avec bombes explosives et armes de bord sur l’emprise de la gare de Bourges (d’une altitude de 200 mètres). Aucun dégât.

19h46, attaque en piqué par 20 Thunderbolt depuis 3500-500 mètres avec bombes et armes de bord sur gare de triage de Vierzon. Environ 40 bombes explosives. 16 wagons de munitions ont explosé, 34 wagons au contenu inconnu touchés. 3 impacts sur hangar de transbordement, partiellement endommagé. Dommages aux denrées alimentaires. 2 blessés légers (Flak 9 - 10/10 à 2000-4000 mètres visibilité 4 kilomètres.)

21h10, largage de 3 bombes explosives depuis 500-2000 mètres sur gare de Bourges, 6 wagons de marchandises, 1 hangar à marchandises et une voie secondaire endommagés. Train de voyageurs pour Vierzon attaqué avec armes de bord. Aucun dommage.

(recherche en cours...) Bombardement sur les installations ferroviaires de Bourges-Vierzon (32 km Est Vierzon). Par ailleurs, bombardement de 3 trains de munitions (54, 32 et 35 wagons). Les tentatives pour éteindre l’incendie ont échoué en raison des explosions en cours. Ligne principale Vierzon-Bourges interrompue. Les trains transportaient des munitions de différents types. Ligne électrique haute tension détruite à la gare de Bourges engendrant une mise hors service de l’émetteur Europa West (Allouis), bris de glace au bâtiment de l’émetteur ; l'émetteur n'a probablement pas été endommagé (en cours de vérification).

 
L'explosion vue depuis la station d'Allouis

Concernant ce dernier incident, un article de la Dépêche du Berry de l'époque :

Mais peu après des explosions d’une grande violence furent perçues qui eurent leurs répercussions principales dans les régions de Foëcy et Mehun-sur-Yèvre. Deux petits hameaux ont particulièrement souffert. Ainsi à la Chevalerie sept ou huit maisons ont été littéralement soufflées. L’étable de Mr. Jean Paret a été incendiée et cinq vaches et deux veaux ont été brûlés.

Au café Redon, toit, portes, fenêtres, parquets sont arrachés et les billets de banque du propriétaire ont été déchiquetés. A Bablou, la maison de Mr. Borderieux s’est affaissée sous la déflagration. A Chancenay plus un toit n’est intact. Au (le) Colombier la ferme de Mr. Borderioux a été détruite par le feu et à Chante-Grue les plus importants dégâts sont relevés sur la maison de M. Maurice Dubois.

Sur le canal voisin une péniche gît au fond parmi les arbres arrachés. Dans Foëcy même, tous les immeubles ont souffert. Ce ne sont que portes, fenêtres arrachées, cloisons effondrées. Les vitraux de l’église ont volé en éclats. A Mehun-sur-Yèvre comme à Bourges où les explosions ont été sensiblement ressenties, des vitrines de magasins  se sont brisées ici et là. C’est miracle que ces évènements n’aient pas causés plus de victimes car on ne signale pour l’instant qu’une septuagénaire, Mme Desmoulins, morte de frayeur et quelques blessés légers.

Pompiers et membres de la Défense Passive sont intervenus utilement au cours des tristes épisodes de cette matinée caractéristique d’une époque où le sang et les larmes ne cessent de se mêler.